Lettre de l'Intersyndicale Virgin adressée à Arnaud Lagardère

Publié le 4 Avril 2013

 

Monsieur,

 

Vous n’êtes pas sans savoir que depuis le 14 janvier, Virgin Stores est en redressement judiciaire. La situation des centaines de salariés de cette enseigne et des 27 établissements est particulièrement préoccupante. Or, vous êtes l’actionnaire historique de cette enseigne, vous détenez encore 20% des parts de l’entreprise et votre silence, depuis le début de cette affaire, est assourdissant.

 

Entre 2001 et 2008, période pendant laquelle vous avez été actionnaire majoritaire, vous n’avez engagé aucun investissement conséquent pour permettre à l’entreprise de supporter les défis des nouveaux marchés et de la mutation du commerce des produits culturels. Par contre, vous avez largement profité de la notoriété de cette enseigne au bénéfice des sociétés que vous possédiez déjà, notamment celle du groupe Lagardère Media Active.

 

Nous savons que la cession de Virgin au fonds Butler en 2008 vous a été très profitable. Vous en avez tiré un prix conséquent, et vous n’avez aucunement contribué à l’essor de Virgin. Pire : vous avez décidé de confier à la Fnac, notre principal concurrent, l’exploitation des magasins Railway que Virgin avait su gérer avec succès pendant plusieurs années.

 

En tant que fournisseur , par le biais de votre filiale de distribution, nous avons pu constater que vous vous êtes peu engagé et que vous êtes un des plus petit créanciers du secteur, bien en-deçà de Gallimard, Flammarion ou le Seuil. Nous avons enfin été scandalisés d’apprendre lors de l’audience du Tribunal de Commerce du 21 mars que vous avez demandé à la mandataire judiciaire le règlement d’une somme de 6, 5 millions d’euros.

 

Cela nous parait d’autant plus indigne de la part d’un actionnaire que les salariés de l’enseigne n’auront a priori droit qu’aux minima légaux lors de leur licenciement. L’entreprise n’est d’ailleurs même pas en capacité d’assurer le paiement intégral du plan social engagé en 2012.

 

Par conséquent, nous vous sommons de vous joindre aux discussions entamées avec Butler Capital Partners , afin d’abonder au financement des dispositions d’amélioration des conditions d’éventuels licenciements.

 

Dans l’attente de votre réponse que nous souhaitons rapide, nous vous prions d’agréer nos salutations distinguées.

 

 

Rédigé par Soutien Salariés Virgin

Commenter cet article